Ascendants

(2025)

De la nais­sance à la mort, le Vodun conçoit la vie comme une con­ti­nu­ité et une com­mu­ni­ca­tion inces­sante entre le pro­fane et le sacré, le vis­i­ble et l’invisible, le monde réel et l’au-delà. Lorsque nous regar­dons de vieilles pho­togra­phies, de nos grands-par­ents, de nos par­ents ou d’un être cher qui nous a quit­tés, nous entrons dans le monde de l’étrange nos­tal­gie du sou­venir, celui que notre pen­sée s’ap­pro­prie, trans­forme et idéalise « a pos­te­ri­ori ». Ces sou­venirs con­stituent et ren­for­cent, non seule­ment notre mémoire auto­bi­ographique, mais égale­ment notre mémoire col­lec­tive. À l’instar de ces pho­tos de la vie de nos aieux, les asen ou les egun­gun créent un trait d’u­nion entre le monde des vivants et celui des morts. Ils évo­quent la péren­nité de la vie par la trans­mis­sion et la réin­car­na­tion, les anciens con­tin­u­ent de vivre à tra­vers leurs enfants et leurs petits-enfants. En juil­let 2025, J’ai réal­isé une série de por­traits au sein de la pop­u­la­tion de Ouidah en fusion­nant, par une mise en abyme pho­tographique, la notion de “réal­ité” du temps présent à celle de sou­venirs ou de réminis­cences en lien avec les aïeux des per­son­nes pho­tographiées… Ces clichés révè­lent ain­si de façon poé­tique et allé­gorique l’indé­fectible besoin de con­necter le monde des vivants à celui des défunts ou des divinités, ils inter­ro­gent le principe de filiation.