Les engloutis #01

(2013 – 2016)

Inspirée du genre de la nature morte, Les engloutis  est une série trai­tant de la notion d’anéan­tisse­ment. Comme une fin du monde annon­cée, liée à l’éro­sion côtière ou à l’ac­tiv­ité humaine, la mon­tée des eaux sem­ble annon­ci­atrice d’un change­ment, d’une muta­tion immuable qui n’é­pargn­erait ni nos empreintes, ni notre mémoire col­lec­tive. Par la représen­ta­tion d’an­i­maux tré­passés mais qui ont été dans un passé récent bel et bien vivants, la nature morte met surtout en scène la pro­pre dis­pari­tion de l’homme et le car­ac­tère tran­si­toire de la vie. N’in­vite-t-elle pas à la réflex­ion sur le temps qui passe et à la “van­ité” de nos atti­tudes face à la cer­ti­tude de la mort ? Les pois­sons morts ou ago­nisants ne sont que les sym­bol­es de notre pro­pre perte et la con­séquence de nos com­porte­ments irre­spon­s­ables. Apparus il y a env­i­ron 530 mil­lions d’an­nées, lors de l’ex­plo­sion cam­bri­enne, leur des­tin s’avère pour­tant aujour­d’hui irrémé­di­a­ble­ment sub­or­don­né au nôtre, bien qu’il y ait para­doxale­ment de forte prob­a­bil­ité qu’ils nous sur­vivent… L’homme ambi­tionne un des­sein illu­soire : éter­nel et maître de la vie des autres.