Iconophiles, iconoclastes

(2006 – 2007)

Dans le genre du por­trait pho­tographique, le rap­port entre l’humain et l’icône me sem­ble par­ti­c­ulière­ment fasci­nant et ambigu. L’icône, par son mode de représen­ta­tion fig­urée, est un moyen tan­gi­ble offrant à l’être humain la pos­si­bil­ité de s’approcher d’un mythe.

On peut l’adorer, l’admirer, la désir­er mais elle demeure d’une manière ou d’une autre tou­jours inac­ces­si­ble. Elle est une référence absolue, un point de repère inal­ién­able qui aide à mieux sup­port­er le monde. En cela, elle pos­sède intrin­sèque­ment quelque chose de religieux.

Mais l’intéressant avec l’icône, dans la prob­lé­ma­tique qu’elle pose avec les notions de ressem­blance et d’identité, c’est sa capac­ité à se sub­stituer à son référent orig­inel et à devenir, pour l’individu qui la con­tem­ple, plus vraie et plus riche de sens que celui ou celle qu’elle est cen­sée représen­ter. Elle se meut alors, à son tour, en un objet de vénéra­tions, de cultes, de phan­tasmes, voire d’hérésie…

Dans ce tra­vail, le jeu des regards est essen­tiel : com­plices ou rivaux, ravis ou gênés, ils se jau­gent et s’affirment. Et si l’icône, par essence, n’était finale­ment qu’à l’image de l’homme ?