Les filles du masque
Les filles du masque (1998 — 2000)
Partant du « prétexte » de la scarification tribale et de son rapport aux notions d’identité, de lien social et d’esthétique, j’ai gratté, déchiré, brûlé et rehaussé à la gouache inactinique des négatifs de portraits réalisés en studio de jeunes femmes africaines. J’ai utilisé le « sacré » négatif comme un support à part entière, une matière première et brute, me permettant par incisions, détériorations multiples et interventions graphiques, de prendre de la distance avec le modèle photographié et m’offrant ainsi une plus grande capacité d’appropriation de l’image. L’intérêt n’est pas, pour moi, de photographier des personnes déjà scarifiées mais bien de créer mes propres signes, mes propres marques, mes propres histoires en utilisant le négatif comme un épiderme photosensible : représentation d’une certaine réalité.